La Violette

Viola Odorata

Jolie petite fleur de couleur mauve piquetée sur son bosquet de verdure, la violette a un parfum enivrant. A la fois sauvage et domestique, cette fleur qui fleurit de l'automne au printemps tient plus qu'un rôle ornemental.

En effet, on l'utilise en parfumerie (on ne distille toutefois pas les fleurs mais les feuilles) ainsi qu'en cuisine car elle est comestible, on peut en faire des sirops et des bonbons, elle sert aussi à décorer les assiettes : une fleur de violette déposée délicatement sur un plat peut faire toute la différence.

De plus, elle possède de nombreux bienfaits : riches en mucilage, les feuilles et les fleurs de violettes ont la propriété de favoriser l'expulsion du mucus présent dans les bronches. La violette est également apaisante, elle permet de soigner les rhumes, la toux, la bronchite d'intensité modérée. Elles ont un rôle sudorifique : elles font donc transpirer, entraînant une baisse de la fièvre lorsqu'on est malade sous forme de tisane. Elle est aussi bonne pour les maux d'yeux (cernes, poches...) et les rhumatismes.

Petite mythologie de la violette :

On dit qu'il est bon de s’asseoir parmi les violettes pour profiter de leurs parfums les jours de printemps mais en automne, il faut passer son chemin car les violettes de fin d’année représentent les mondes obscurs et n’apportent pas le bonheur.

William Shakespeare dans son sonnet 99 sur la violette - traduit par Victor Hugo

- J’ai grondé ainsi la violette précoce :

« Suave friponne, où as-tu volé le parfum que tu exhales, si ce n’est au souffle de mon amour ? Cet éclat empourpré, qui fait le teint de ta joue si douce, tu l’as pris trop grossièrement à ses veines. »

J’ai condamné le lis au nom de ta main, et le bourgeon de la marjolaine comme plagiaire de tes cheveux. Deux roses effarées se dressaient sur leurs épines, l’une, rouge de honte, l’autre, blanche de désespoir :

Une troisième, ni rouge ni blanche, les avait volées toutes deux, et à cette dépouille avait ajouté ton parfum ; mais, pour punition, dans tout l’éclat de son épanouissement, elle est dévorée à mort par un ver vengeur.

J’ai remarqué d’autres fleurs encore, mais je n’en ai vu aucune qui ne t’ait volé son parfum ou sa couleur.

Les Athéniens l'avaient pris comme symbole de la cité car "Ion" le fondateur d' Athènes avait reçu des violettes de la part des nymphes de l'eau comme présage de leur bon vœux.

Les Athéniennes achetaient des bouquets de violettes au coin des rues, dès l'an 400 avant Jésus-Christ et les utilisaient en pommades ou tisanes pour leurs vertus médicinales.

Les Athéniens réalisaient des couronnes de violettes en l'honneur de Dionysos.

Dans la mythologie grecque,

Aphrodite avait épousé Héphaïstos, dieu du feu et de la forge et ne pouvait se résoudre à s'unir à un homme aussi repoussant. Celui-ci se couronna alors de violettes afin de lui plaire. Ensorcelée par leurs parfums, la déesse ne put lui résister.

Une des légendes rapporte que Zeus était amoureux d'une nymphe nommée Io.

Pour écarter les soupçons de sa femme, Héra, il l'a transforma en génisse blanche.

Comme Io se lamentait du goût et de la texture de l'herbe, il transforma ses larmes en de délicates violettes parfumées pour la nourrir.

.....- En grec la violette s'appelle "Ion", et on racontait que les nymphes ioniennes, qui demeuraient sur le bords du fleuve Cythérus, avaient offert des violettes à Ion, qui avait guidé une colonie ionienne dans l'Attique (Athènes).........